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 Nessaym Alkimia [UC]

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Nessaym Alkhimia

Nessaym Alkhimia


Messages : 10
Date d'inscription : 08/11/2014

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MessageSujet: Nessaym Alkimia [UC]   Nessaym Alkimia [UC] 520818LogoforumDim 16 Nov - 0:02

Nessaym est comme les autres, elle  aussi a connu cet âge de Mort. Elle connait cette sensation de peur permanente, de fragilité et de vacuité d’une vie vouée à ces êtres perfides et cruels que sont les Ts’liches. Comme si le chemin sous les pieds de chacun menait droit au précipice, et qu’il n’y avait d’autre choix de rester figé sur sa route par la peur.
Mais Nessaym a choisi de ne pas rester immobile au milieu de la route. Elle a pris le parti d’aller jusqu’au bord du précipice, et de sauter dans le vide.

Fuir sans cesse sur la route plutôt que de rester dans l’emprise des Ts’liches. Se cacher plutôt que de donner sa vie. Elle serait même incapable de dire à quel âge cette vie avait commencé pour elle. Comme s’il n’y avait jamais rien eu d’autre, parents, enfance, amis. Sans doute n’y avait-il jamais rien eu d’autre. Pauvre mendiante, crève la faim va nu pied, exactement aussi misérable qu’elle en avait l’air. Mais elle ne pouvait ainsi s’attirer la commisération de personne. Chacun gardait sa pitié pour lui-même ou son environnement immédiat. Personne n’avait de temps à perdre à aider une gamine vouée à une mort plus ou moins précoce au vu du danger de ce monde ainsi que de sa solitude. Mais Nessaym ne demandait l’aide de personne. Elle avait compris depuis longtemps que la faim était une sensation purement psychologique, et que son corps a besoin pour survivre de beaucoup moins que ce qu’il réclame. On peut vivre avec la faim, comme on peut vivre avec le froid ou la peur. Il serait une erreur de sous-estimer la capacité d’adaptation de l’être humain en temps de crise.

Combien de temps, combien d’années ? Impossible à dire. Même son corps était trop malingre et mal développé pour que cela l’aide à évaluer son âge avec un tant soit peu de précision. Mais qu’importe après tout. Rien dans son quotidien ne pouvait lui laisser penser que les choses en iraient autrement un jour. Heureusement se trompait-elle.

Un jour, la jeune fille se mit à suivre un groupe de personnes de loin, espérant pouvoir leur voler quelque chose à manger une fois la nuit tombée. Restée toute la journée durant à les observer, la gamine ne pouvait s’empêcher d’être fascinée par ces inconnus. Il se dégageait d’eux tant d’assurance, tant que de grâce…tant de danger aussi.  Elle les suivait, si subjuguée qu’elle en aurait presque oublié pourquoi. Elle aurait pu les suivre jusqu’au bout du monde, jusque dans la gueule du loup si besoin était.
Le soir venu, elle les observait diner, cachée derrière un arbre. Le silence régnait autour du feu, quand soudain une voix retentit :

-Plutôt que de rester plantée là, si tu t’approchais un peu du feu ?

Nessaym sursauta, mais au fond elle ne fut même pas surprise, comment aurait-elle pu échapper à leur attention ? Restant sur ses gardes, elle sortit de l’ombre jusqu’à se trouver à la limite du cercle formé par les personnes. Elle n’osait même pas les regarder dans les yeux. La même personne, la regardant à peine, lui tendit un morceau de pain.

-J’imagine que c’est ça que tu veux. Mange, tu dois mourir de faim.

Marmonnant un remerciement, elle tenta maladroitement de ne pas avoir l’air de se jeter sur l’aliment comme une morte de faim, cependant elle l’était. Elle n’avait pas mangé depuis plusieurs jours, et puis elle n’avait jamais appris les bonnes manières à proprement parler.
Malgré le silence qui s’était de nouveau installé autour du feu, la gamine avait senti que la sensation de danger qu’elle avait ressenti émanant de ces inconnus s’était maintenant muée en sentiment de sécurité. Le danger il était là, mais il était pour leurs ennemis.  Elle ne faisait pas partie de leurs ennemis, n’est-ce-pas ? Comme si elle avait pu représenter un danger pour qui que ce soit, d’ailleurs. Elle essayait juste de survivre, c’était déjà bien assez.

Les inconnus lui donnèrent la permission de rester avec eux pour la nuit, mais elle devrait reprendre la route en sens inverse dès l’aube demain matin. Hors de question que des gens s’en allant droit vers le combat s’encombrent avec une gamine dans les pattes. Mais une seule nuit avec le ventre plus ou moins plein et à la chaleur d’un feu était déjà  plus qu’elle ne pouvait en demander.

Mais même cette nuit ne devait pas être porteuse de repos. En revanche, elle se montrerait pleine de sens et d’avenir pour la jeune fille.
En effet, celle-ci se réveilla au beau milieu de la nuit. Certes, cela lui arrivait régulièrement, en effet quand on vit comme elle depuis toujours, on apprend à avoir le sommeil plutôt léger. Cependant, au lieu de se rendormir immédiatement en se rendant compte que personne ne semblait la menacer directement, elle restait assaillie par un néfaste pressentiment. Quelque chose de grave allait arriver, elle n’arrivait pas à se défaire de cette impression, de cette pesanteur qui lui enserrait la poitrine.
En essayant de garder le silence pour ne pas réveiller les inconnus, Nessaym se leva. En allant voir celui du convoi qui montait la garde, peut-être parviendrait-elle à se rassurer. Elle fit quelque pas dans la direction de l’extérieur du campement de fortune. A la vue de ce qui l’attendait, elle dut réprimer un cri : L’inconnu chargé de monter la garde gisait là, le dos appuyé contre un arbre, la bouche et les yeux grands ouverts tandis qu’en coulait du sang. Une main plaquée sur sa bouche et les yeux écarquillés de frayeur, elle voulut prévenir les autres personnes, mais celles-ci s’étaient réveillées à leur tour, manifestement prêtes au combat.

Le pire cauchemar de Nessaym était en train de se réaliser. Elle qui avait fui des années durant pour leur échapper  se retrouvait nez à nez avec un Ts’liche. Quatre, pour être précise.
Mais avant que le premier d’entre eux n’ait le temps de lui porter un coup, elle fut brutalement attirée en arrière par l’un des inconnus, tandis que tous les autres se portaient à l’assaut.
La jeune fille ne devait garder de ce combat qu’un souvenir extrêmement flou. Cependant, elle ne pourrait jamais effacer de son esprit l’impression de pure fascination pour les combattants. Ils ne semblaient même pas risquer leur vie, seulement danser. Danser avec le vent, danser avec la brume, danser avec la nuit.  Et elle, cachée derrière un arbre, ne pouvait quitter des yeux ces êtres apparemment si exceptionnels, en oubliant presque que leurs adversaires tenaient l’humanité en esclavage depuis des siècles.


Les inconnus vinrent à bout des Ts’liches, mais ne furent pas à l’abri de lourdes pertes. Incapable de combattre et d’avoir aidé à la préservation de la vie de quiconque, Nessaym les aida à creuser des tombes sous un saule pleureur pour enterrer ceux qui n’avaient pas survécu. Au-delà de la fascination qu’elle avait pu ressentir, la tristesse de n’avoir rien pu faire pour empêcher cela, la colère de n’avoir rien pu faire pour protéger sa propre vie.
Mais les choses ne semblaient pas devoir s’arrêter là pour elle. Elle retrouva les inconnus en plein conciliabule, qui se stoppa à l’instant de son arrivée. L’un deux –elle ne connaissait le nom d’aucun d’entre eux, ni même ce qu’ils étaient exactement- s’approcha d’elle.

-Nous ne pouvons rien faire pour toi. Nous partons pour le front et il est hors de question de prendre la responsabilité de t’emmener. En revanche, je te propose de rester ici environ deux jours. Un autre convoi devrait passer, et je vais te demander de remettre  un message de ma part au dénommé Eryéen. Il te fera sans doute une proposition. A partir de là, à toi de décider du tracé de ton existence. Adieu petite.

Sans vraiment savoir pourquoi, ni ce qui l’attendait, Nessaym resta là deux jours durant. Par moment, elle se demandait si ce convoi arriverait un jour, et si les inconnus ne lui avait pas promis…elle ne savait même pas quoi d’ailleurs, dans le seul but de pouvoir la laisser ici. Cependant, même dans ses moments  de doute, cette théorie ne tenait pas la route, même pour elle. Après tout, ces inconnus lui avaient semblé tellement…spéciaux, et hors du commun, qu’elle leur faisait malgré tout une confiance aveugle. Pourquoi ? Elle l’ignorait elle-même.

Finalement, ce mystérieux convoi arriva, composé du même type de personnes que celui dont elle avait fait la rencontre (Nessaym sans savoir exactement pourquoi était certaines qu’ils appartenaient en quelque sorte au même groupe, à la même famille).  Tentant de se conserver une contenance, elle demanda à voir le dénommé Eryéen. Tandis qu’elle se dirigeait vers la personne qu’on lui avait indiquée, elle croisa furtivement le regard d’un jeune homme, aux cheveux couleur de sang. Elle détourna cependant vite les yeux. Manifestement cet homme appartenait à ce monde qu’elle ne connaissait absolument pas.

Enfin elle fut présentée au dénommé Eryéen. Son regard semblait lire en elle comme dans un livre ouvert, et voir jusqu’aux tréfonds de son âme ce qu’elle était en réalité. Face à cet homme, dont tant de grâce se dégageait, tant de danger aussi, qu’était-elle sinon une pauvre gamine crasseuse, affamée, apeurée ?
Après avoir lu le message sans sourciller, l’inconnu lui demanda doucement de raconter ce qui était arrivé. Ce n’est qu’après avoir entendu l’intégralité de son récit :

-Nessaym, c’est bien ça ? Si cette histoire est la vérité –et je ne doute pas qu’elle le soit-,cela signifie que tu as perçu le danger avant plusieurs maîtres marchombres expérimentés…impressionnant.

La jeune fille n’osa même pas demander ce qu’était un marchombre, tant car elle était trop intimidée pour ouvrir la bouche que parce qu’elle pouvait enfin mettre un mot sur ce type de personne qu’elle rencontrait depuis quelques jours et qui la fascinaient. Il serait bien présomptueux de dire qu’elle comprenait ce qu’était un marchombre. Cependant elle comprenait qu’elle n’en savait rien.

Au cours des jours qui suivirent, Nessaym vécut ainsi que totale inconnue au milieu de ces marchombres. Elle qui n’était au courant de rien dans les affaires du monde tant elle était occupée à fuir, elle sut que le verrou de l’Imagination avait disparu, et que tous les combattants alaviriens faisaient route vers le combat pour mettre fin à la tyrannie des Ts’liches. Et les machombres (bien que ce ne soit pas dans leur nature, d’après ce qu’elle avait compris) avaient choisi de prendre part à ce combat.
Durant ces quelques jours, elle eut également de nombreuses conversations avec le jeune homme aux cheveux rouges –un apprenti marchombre- et son maître, nommé Odanno. Et au fur et à mesure qu’elle commençait à mieux appréhender leur monde, elle concevait pour eux une admiration sans bornes.
Et c’est pour cette raison que la surprise pour elle en fut d’autant plus grande quand Eryéen lui proposa de devenir son apprentie. La vagabonde devenait ainsi apprentie marchombre.

Quant aux trois années qui suivirent-Parfois dans la douleur, souvent dans le doute, toujours dans la difficulté-, n’importe quel autre marchombre pourrait raconter une histoire similaire. Elle connut comme les autres, les heures de courses à toute heure du jour et de la nuit, les escalades en tout genre, les combats à n’en plus finir. Et comme n’importe quelle autre personne de son peuple-car oui, elle avait beau avoir du mal à s’en rendre compte, elle faisait partie de ces gens là maintenant-, elle adora chacun de ces instants, même les plus douloureux. Nessaym devenait enfin quelqu’un.

Comme de nombreux apprentis de sa génération, et aux côtés de Arhuka notamment, elle fit ses armes au combat, de manière parfois un peu hâtive tant le front avait besoin de lames. D’ailleurs, c’est au front qu’elle prit l’habitude se battre avec une lourde épée de guerre, peu discrète bien que très élégante, contraire à une certaine vision de l’esthétique marchombre. Quoi qu’il en soit, elle fit de cette arme un véritable atout, en jouant particulièrement sur une vitesse d’attaque attendue avec une telle épée. Plus elle découvrait et avançait sur la Voie, plus elle devenait unique. Cependant, cela était vu par son maître et non par elle, tant il lui arrivait encore de se voir comme la gamine d’autrefois. Comme si elle n’était qu’une sorte d’imposteur parmi les marchombres. Et pourtant, elle était marchombre, pour toujours et à jamais.

Nessaym était présente, ce jour-là, au Conseil, quand Arhuka entra en conflit avec le Conseil tout entier. Elle avait déjà terminé son apprentissage, tout comme lui d’ailleurs. Elle avait été, au moment du décès de son maître, particulièrement touchée dans la mesure où les deux apprentis avaient quasiment fait leur apprentissage côte à côte. Mais elle savait qu’elle ne pourrait en rien comprendre la douleur que lui pouvait ressentir.  Elle vit Arhuka s’opposer frontalement à ce Conseil qu’il ne respectait plus. Elle-même ne se leva pas : Nessaym savait qu’il ne s’agissait pas de son combat, et qu’il devrait le mener seul.
Peu de temps après que le jeune homme ai quitté la salle, un des marchombres présents se retourna, comme pour commenter avec la jeune femme derrière lui ce qu’il venait de se passer. Mais là où, quelques instants plus tôt, il savait qu’il y avait une jeune brune, il n’y avait plus personne. Elle s’était éclipsée avec la discrétion d’un souffle de vent pour rattraper son compagnon à la sortie de la salle.
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